Récit d’une journée à Gourgé : Ponts anciens et mémoires nautiques

Nous nous sommes retrouvés par une chaude journée ( 23 juillet 2023), pour une visite en deux parties. Le matin a été consacré aux Ponts de Gourgé dont le pont roman et à l’histoire du Club Nautique de Gourgé, alors que l’après-midi commenté par Michel Charron, a permis la visite du bourg et de ses principaux monuments.

LE PONT ROMAN

Le pont roman date du XIIe siècle. Bâti sur pilotis, son tablier repose sur huit petites arches en plein cintre. Ses éperons, qui atteignent la hauteur du parapet, sont aménagés comme refuge pour les piétons. Il est classé Monument Historique depuis 1889.

Jusqu’en 1961, il a été la seule voie de passage du Thouet permettant d’arriver à Gourgé. Il ne mesurait que 2.90m dans sa partie la moins large et ne permettait pas le croisement de 2 véhicules.

LA CONSTRUCTION DU NOUVEAU PONT

Les travaux de construction du nouveau pont débutent début octobre 1960. Ils prévoient un ouvrage en béton d’un poids de 27 tonnes, de 26 m de long et de 9m de large pour 6 m de chaussée, reposant sur 2 piles. Les travaux commencent par mettre à sec la partie du Thouet sous la chaussée du moulin du Pont afin de permettre le piquetage des assises du futur ouvrage. Les travaux avancent rapidement malgré les conditions difficiles liées à une météo pluvieuse. Le 18 octobre une pile est déjà coffrée et l’on se prépare à couler le béton des piles et des culées.

Dans la nuit du 26 au 27 octobre, une crue du Thouet oblige les ouvriers à passer une partie de la nuit sur place pour protéger le matériel et consolider la digue amont qui, heureusement, résiste. Mais, dans la nuit du 28 au 29 octobre, la pluie redouble de violence et les eaux du Thouet recommencent à monter menaçant les travaux réalisés. C’est alors que survient une nouvelle crue au cours du week-end du 10 et 11 décembre, encore plus importante que les précédentes. Cette fois-ci, le chantier est complètement submergé : les travaux s’arrêtent. Quelques jours plus tard des pluies diluviennes provoquent la crue la plus importante depuis très longtemps entre le 3 et le 5 janvier 1961. L’ entreprise chargée des travaux avait pris la précaution d’évacuer tout son matériel, mais l’hiver très humide ne permettra la reprise des travaux qu’au mois de mars 1961.

Le nouveau pont sera ouvert à la circulation en décembre 1961.

LE CLUB NAUTIQUE GOURGEEN

Le Club Nautique Gourgéen est créé le 2 octobre 1952, avec pour objectif l’aménagement d’ une baignade et de développement de la natation. Pendant plus de dix ans il va faire fonctionner une baignade chaque été et contribuer à l’animation de la commune grâce aux évènements qu’il va organiser.

Dès l’été 1953, les installations de baignade sont opérationnelles. Elles comprennent : un plongeoir, des cabines et un bassin de 25m . Les championnats départementaux de natation ont lieu à Gourgé le 16 août. Ils réunissent plus de 80 nageurs, appartenant aux cinq clubs de natation du département (Niort avec 2 clubs, Melle, Thouars et Gourgé). Ensuite est organisée le 15 août de chaque année une fête nautique.

Un surveillant de baignade qui assure aussi les leçons de natation, est employé pour le mois d’ Août.

En 1959, de nouveaux championnats départementaux seront organisés par le club nautique.

C’est en 1965 qu’ a lieu la dernière fête nautique, menacée déjà depuis plusieurs années par la pollution. (Voir Mon Pays N°69).

LA VISITE DU BOURG

L’après-midi , consacré à la visite du bourg, nous a permis de voir l’emplacement du village gallo-romain et d’évoquer la voie gallo-romaine.

Ce village comportait un temple et deux rues bordées notamment d’ateliers de tisserands et de potiers . Nous avons pu admirer l’église, une des plus anciennes du Poitou, classée Monument Historique depuis 1909.

La partie la plus ancienne se situe dans le chœur. Elle est d’époque carolingienne (IXe siècle). La nef (XIIe siècle), dont la partie haute mesure 12 mètres comporte trois travées. Deux transepts ont été ajoutés en 1867. Le chœur comporte une litre funéraire.

A coté de l’église existait un prieuré, dont subsiste une superbe cave voûtée, comportant deux départs de souterrains que nous avons pu découvrir. Les souterrains sont d’ailleurs une des particularités du bourg de Gourgé où ils étaient nombreux, reliant les caves entre elles et permettant de s’échapper face à des assaillants.

La visite a permis de visiter également le souterrain refuge, situé sous le presbytère, qui conduit à un puits et dans lequel se trouvaient deux pierres tombales, l’une avec une croix templière , l’autre avec une croix de malte. Le souterrain fut découvert par l’abbé Mulon en 1936. Ces pierres tombales sont sans doute en rapport avec la commanderie templière de La Lande qui existait à Gourgé.

La journée s’est terminée autour le la croix hosannière, également classée en 1909. A l’origine située dans l’ ancien cimetière autour de l’église, cette croix du XIe ou XIIe siècle, trône aujourd’hui au milieu du nouveau cimetière. Elle repose sur un socle maçonné comportant deux marches permettant d’accéder à un petit autel, avec un fût en granit formé de quatre colonnes soudées entre elles comme les piliers de l’église et supportant la croix.

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